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AILLEURS VU D'ICI (depuis Haïti)
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  • Un blog d'analyse de l'actualité en Haiti et à l'étranger - des sujets en rapport avec l'Afrique seront aussi abordés. Certains textes ayant rapport avec les littératures du monde seront aussi traités.
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3 octobre 2007

" CRIS ET CHUCHOTEMENTS "


Global Voices en Français

Ce que l’on sentait venir arrive lentement, mais sûrement. Il y a un mois que les grandes manœuvres ont commencé à propos de ces sénatoriales et les allées et venues entre le Parlement et le CEP cachaient difficilement un malaise. Tout se passait comme si parlementaires et membres du CEP parlaient à l’Exécutif à travers les micros des journalistes ; et les observateurs devinaient qu’une bonne crise carabinée, à la mode de chez nous, couvait derrière les déclarations à fleurets mouchetés des uns et des autres.

Vraisemblablement, l’Exécutif n’était pas très chaud d’avancer dans le processus avec l’actuel Conseil électoral. Le président devait, dans ses déclarations, confirmer ses hésitations et rappeler les divisions qui minent l’actuel CEP. Mais entre-temps le parquet est entré en jeu, sur plainte, il est vrai, de deux autres membres du Conseil et l’on est parti pour ces auditions spectaculaires, hyper médiatisées qui le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils desservent toute idée de justice grave et sereine.

Cet imbroglio politico-judiciaire, déclenché à quelques encablures d’importantes élections sénatoriales, apporte de l’eau au moulin de ceux qui croient que la tentation totalitaire nous guette une fois de plus et que la politique haïtienne, passablement apaisée ces derniers mois, reviendrait à ses dramatiques habitudes de complots.

C’est vrai que les règles du jeu constitutionnel méritent d’être clarifiées et que, dans les colonnes de ce journal, nous avons encouragé le débat autour de notre charte fondamentale, de ses points forts et de ses points faibles. Du coût et de la fatigue qui résultent de ses trop fréquentes échéances électorales, mais tant qu’elle demeure souverainement en son état, on ne saurait se fatiguer d’appliquer la constitution.

De plus, il est vital de ne pas s’arrêter au milieu du gué dans un pays habitué aux orages politiques que dissimule parfois un ciel serein. La présidence de la République a pour devoir de veiller dans les meilleures conditions à la poursuite du déploiement constitutionnel. Ces élections doivent avoir lieu avec un appareil électoral renforcé ou renouvelé, mais elles ne sauraient être renvoyées aux calendes haïtiennes.

À l’heure où le parquet convoque à tour de bras les membres du CEP, comment éviter la désagréable impression que se règleraient, derrière ces convocations, de vieux contentieux électoraux sinon en laissant aux commissions d’enquête administrative le soin d’établir sereinement les responsabilités. Toute autre précipitation aurait les sombres couleurs d’une vendetta, dans un pays où l’on adore bouffer du notable.

Le président de la République, qui a montré un certain talent à désarmocer des crises aussi agaçantes qu’inutiles, devrait entreprendre des consultations pour un déminage du terrain politique propre à faciliter le bon déroulement des prochaines joutes électorales. Sans préjuger des responsabilités des uns et des autres à répondre devant la justice.

Une justice qui a certes besoin de magistrats conséquents et courageux pour sortir de sa torpeur, mais qui a aussi besoin, en son sein, d’une instance de recours pour la protéger d’elle-même.

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